Dans le cadre de la mise au point de médicaments, outre les méthodes non animales et les expériences sur les animaux, des expériences sur l'homme sont toujours réalisées, appelées "essais cliniques". Les principes éthiques de la recherche humaine (médicale) qui s'appliquent aujourd'hui ont été définis, entre autres, dans les documents suivants [1]:
- Le code de Nuremberg (1946/47) stipule que le consentement libre et éclairé de tous les sujets est requis pour la participation.
- La déclaration d'Helsinki (1964) décrit l'équilibre nécessaire entre la nécessité de produire des connaissances médicales solides et celle de protéger la santé et les intérêts des participants à la recherche.
- Le rapport Belmont (1978) énonce des principes moraux fondamentaux, tels que le respect de la dignité humaine.
Un objectif important de ces documents était d'empêcher les expériences inhumaines, telles que celles menées dans les camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur la base des principes éthiques qui y sont énoncés, une pesée des intérêts doit être effectuée dans chaque cas d'expérimentation sur l'homme [2]. Ainsi, les essais cliniques ne peuvent être réalisés que si le gain de connaissances attendu ou le bénéfice médical attendu l'emporte sur le risque potentiel pour les personnes testées [3].
Les documents décrivent également que les expériences sur les humains ne sont autorisées que si les risques pour le patient ont été minimisés autant que possible. Il est donc interdit de tester des thérapies sur l'homme avant que leur efficacité et leur sécurité n'aient été clarifiées dans des essais précliniques. Outre les simulations informatiques, les études pharmacologiques et les études sur cultures cellulaires et tissulaires, l'expérimentation animale est également utilisée à cette fin [4], notamment pour identifier à un stade précoce les éventuels effets secondaires indésirables [5].
Outre ces principes éthiques fondamentaux, il existe également des raisons pratiques qui rendent très difficile la recherche sur les maladies sans expérimentation animale : L'être humain se prête mal à la recherche sur de nombreuses questions biomédicales. Par exemple, certaines maladies héréditaires sont beaucoup mieux étudiées dans des organismes tels que le poisson zèbre ou la souris, qui - contrairement à l'homme - ont un grand nombre de descendants en peu de temps et peuvent être facilement modifiés génétiquement pour étudier les causes spécifiques de la maladie.
L'expérimentation animale revêt une importance particulière dans la recherche sur les maladies rares. Rien qu'en Suisse, on estime que plus d'un demi-million de personnes sont touchées par l'une des milliers de maladies rares [6]. Mais comme il y a moins de 5 cas pour 10 000 personnes par maladie, il est presque impossible de faire la lumière sur les causes génétiques, physiologiques ou anatomiques de la maladie en question sans recourir à l'expérimentation animale, car il n'y a tout simplement pas assez de cobayes humains.
Pour plus d'informations sur la recherche sur l'être humain, voir le dossier thématique « Recherche avec l'être humain (FAQ) » [3].
Ce texte est extrait du dossier « L’expérimentation animale en Suisse (FAQ) »
Références
Nardini, C. (2014). The ethics of clinical trials. Ecancermedicalscience, 8.
Voir aussi la question «Pesée
des intérêts" : Comment évaluer si une expérimentation
animale est autorisée ?» du dossier «L’expérimentation animale en Suisse (FAQ)» de Reatch.
Voir les questions «Pourquoi l'expérimentation animale ne
peut-elle pas encore être complètement remplacée par des méthodes
ne faisant pas appel aux animaux (dites « méthodes
alternatives ») ?» et «Quel
est le potentiel des méthodes non animales et des expériences sur
les animaux pour la biomédecine ? » du dossier « L’expérimentation animale en Suisse (FAQ) » du dossier « L’expérimentation animale en Suisse (FAQ) » de Reatch.
Voir la question « Pourquoi certains effets secondaires ne sont détectés
qu'après l'autorisation de mise sur le marché ? » du dossier « L’expérimentation animale en Suisse (FAQ) » de Reatch.
Office fédéral de la santé publique OFSP, De nombreuses maladies rares qui concernent beaucoup de personnes, https://www.bag.admin.ch/bag/d...
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