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Comment éviter que les conflits d’intérêts ne faussent les résultats des études ?

Outre une conception intelligente des études, ce sont surtout les obligations légales ainsi que les directives nationales et internationales qui permettent de minimiser l’influence des conflits d’intérêts sur les résultats des études biomédicales. Ainsi, tous les investigateurs doivent respecter des règles de bonnes pratiques cliniques contraignantes au niveau international et se conformer aux exigences légales en matière d’intégrité scientifique. En outre, les investigateurs ne doivent pas faire dépendre le traitement médical des sujets de recherche de prestations en espèces et doivent notamment signaler les conflits d’intérêts financiers.

L’un des principes du code de conduite contraignant des entreprises pharmaceutiques en Suisse est que leur recherche et leur développement doivent être menés pour le bien des patients ainsi que pour le progrès de la science et de la médecine [1]. Cela implique également qu’en tant que promoteurs d’essais cliniques de médicaments, elles doivent contribuer à obtenir des résultats d’essais aussi objectifs que possible et à éviter les dépendances financières et les conflits d’intérêts.

Un exemple de conflit d’intérêts serait qu’un investigateur possède des actions de l’entreprise pharmaceutique qui a lancé un essai clinique. L’investigateur serait ainsi incité financièrement à présenter les résultats de l’étude de la manière la plus positive possible. Pour y remédier, les investigateurs doivent d’une part être compétents sur le plan technique et respecter les principes des bonnes pratiques cliniques [2]. Par « bonnes pratiques cliniques », on entend un ensemble de directives harmonisées et reconnues au niveau international pour la réalisation d’essais cliniques selon des principes scientifiques et éthiques [3]. D’autre part, les promoteurs et les investigateurs doivent respecter les exigences légales en matière d’intégrité scientifique [4]. Ainsi, il est interdit de falsifier, d’inventer ou de supprimer des résultats de recherche, de dissimuler des conflits d’intérêts, d’empêcher des activités de recherche ou de punir des personnes qui dévoilent un comportement scientifique inapproprié. En outre, les principes et les règles de procédure relatifs à l’intégrité scientifique des Académies suisses des sciences doivent être appliqués [5].

À cela s’ajoutent des règles qui concernent spécifiquement certains acteurs de la recherche clinique. Ainsi, les entreprises pharmaceutiques ne doivent pas faire dépendre directement ou indirectement la réalisation d’études sur leur mandat de l’achat de leurs produits ou restreindre d’une autre manière l’indépendance scientifique des institutions et des investigateurs qui réalisent un essai clinique [1]. Les médecins-investigateurs doivent également respecter des règles supplémentaires. Ainsi, l’Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM) a édicté des directives qui régissent la gestion des conflits d’intérêts pour le corps médical. Il y est notamment stipulé que le traitement médical des participants aux essais doit être indépendant de toute contrepartie financière et que les chercheurs ne doivent en règle générale pas avoir d’intérêt financier dans les résultats d’une étude [6].

Enfin, des conceptions d’études intelligentes peuvent empêcher que les résultats des études soient faussés [7]. Dans les études dites randomisées, contrôlées et en double aveugle, les participants à l’essai sont par exemple répartis au hasard dans l’un de plusieurs groupes de traitement (randomisation), l’un des groupes servant de groupe de contrôle afin d’éviter que les résultats aléatoires ne soient surinterprétés. Pendant l’étude, ni les participants ni les investigateurs ne savent qui appartient à quel groupe (double aveugle). Cela vise à empêcher les personnes impliquées de fausser, consciemment ou non, le déroulement de l’étude. Dans le cas d’études pour lesquelles il n’est pas possible de procéder en double aveugle, il faut s’assurer d’une autre manière que les conflits d’intérêts ne faussent pas les résultats. Par exemple, les médecins présentant des conflits d’intérêts potentiels peuvent être exclus de l’évaluation médicale de l’état des participants.

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Ceci est un article tiré du dossier thématique « Recherche avec des êtres humains (FAQ) ».

Cliquez ici pour accéder à l’aperçu du dossier.

Referenzen

[1]

Code de conduite de l’industrie pharmaceutique en Suisse (Code pharmaceutique) du 4 décembre 2003, révisé le 14 mai 2020. Chapitre 5. https://www.scienceindustries....

[6]

Amstad et al. (2013). Collaboration corps médical – industrie. Directives l’Académie Suisse des Sciences Médicales. ASSM. https://www.samw.ch/dam/jcr:d0...

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Auteur·rice·s

Jonas Füglistaler a obtenu son master en biotechnologie à l'ETH Zurich. Depuis lors, il travaille dans le développement de médicaments. Il s'intéresse particulièrement aux nouvelles découvertes des différentes disciplines scientifiques qui contribuent aux progrès de la médecine.

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